[Interview] « Danser pour oublier » : le message de Red Sebastian dans ‘Strobe Lights’
Il y a quelques jours, on a reçu un email qui nous a vraiment fait plaisir. Le manager de Red Sebastian nous accordait 15 minutes d’interview avec le gagnant de l’Eurosong qui représentera la Belgique en mai à l’Eurovision 2025.
Red Sebastian est arrivé avec le sourire, ultra accessible, et malgré son planning de folie, il a pris le temps de répondre à chaque question avec sincérité et passion. On a été touchés par son message, impressionnés par son humilité et complètement conquis par sa maturité.
Bonjour Red Sebastian. On est super contents de pouvoir discuter avec toi aujourd’hui. On va aller droit au but parce on sait que tu très pris en ce moment. Tu as remporté l’Eurosong il y a deux mois avec Strobe Lights. Qu’est-ce qui s’est passé depuis ?
Hello ! Je vais bien, très occupé en ce moment. Mon planning est ultra chargé, mais c’est tout ce dont j’ai toujours rêvé. Vivre ça, c’est fou. Ce que je découvre aussi, c’est que l’Eurovision, ce n’est pas juste monter sur scène : il y a toutes les interviews, les réunions, la mise en scène, les tenues… C’est tout un univers. J’’ai hâte de retrouver la scène pour les pré-parties. Ce sera comme un échauffement avant Bâle, et ça me permettra enfin de faire ce que j’aime : chanter et performer devant du monde. Je serai aux pré-parties d’Amsterdam, Londres et Madrid.
Tu dis dans des interviews, que monter sur scène, c’était ton rêve. Dans une interview, tu expliques que tu avais envoyé plein de mails et de démos au diffuseur belge. Est-ce qu’il y a eu des moments où tu as failli abandonner ?
Jamais. Depuis 2012, après la victoire de Loreen, j’ai su que ce n’était pas une question de « si », mais de « quand ». J’ai commencé à contacter la VRT (NDLR le diffuseur en Belgique) en 2017. Et chaque fois, c’était non, ou « on part dans une autre direction ». Mais je n’ai jamais lâché.
Loreen, par exemple, n’a pas gagné la première fois (NDLR au Melodifestivalen) avec My Heart is Refusing Me. Et l’année d’après, elle revient avec Euphoria et elle gagne tout. Alors je me suis dit : « Je dois continuer. »
L’an dernier, j’ai enfin reçu ce mail : j’étais sélectionné. On était 30. On devait envoyer deux chansons chacun. J’en ai écrit 12, envoyé 2, puis passé une audition interne. Et j’ai été choisi parmi les 8 finalistes. J’étais tellement heureux d’avoir persisté.
C’est une super histoire. On ne te connaît pas encore bien en France, alors on a quelques questions funs. Si tu étais un fruit rouge ?
Une fraise, je pense !
Et une glace ?
J’aimerais bien répondre la glace à la banane, mais ce n’est pas rouge ! On peut dire une glace à la fraise aussi.
Dis-nous, quelle est la chose la plus surprenante que tes fans ignorent sur toi ?
Je déteste le chocolat. Depuis que je suis enfant. Mes parents n’en revenaient pas. J’en mange pas, j’aime pas ça !
Parlons de Strobe Lights. C’est un hommage à la culture rave des années 90. Comment expliques-tu que ce titre, malgré son style de “niche”, parvienne à toucher un public aussi large et varié ?
Je suis un grand fan de musique mainstream, alors quand j’ai commencé à écrire Strobe Lights, je voulais créer un vrai tube de club, tout en y ajoutant quelque chose d’un peu différent, en revenant aux racines belges. La Belgique a une histoire très forte dans la scène EDM et rave. On s’est inspirés notamment du Zillion, un club très connu ici, et on a laissé libre cours à notre imagination.
Ce qui est intéressant, c’est que si on enlève les beats électroniques, la chanson reste une vraie chanson pop, avec une mélodie vocale accessible. J’ai voulu mélanger cet univers intense de la musique électronique avec une structure pop plus classique, pour créer un équilibre. Ça permet à la chanson de parler à un public plus large, même si elle reste audacieuse.
Évidemment, ce n’est pas un morceau qui plaira à tout le monde — comme n’importe quelle chanson, d’ailleurs — mais je suis vraiment fier de ce qu’on a créé. On a réussi à marier deux mondes, et le résultat me semble à la fois original et rafraîchissant.
Oui, c’est une chanson incroyable. Et le message aussi est fort. Tu parles de confiance en soi, de se sentir fort. C’était important pour toi que ta chanson porte un sens ?
Absolument. On m’a proposé d’autres chansons que je n’avais pas écrites, mais elles ne me ressemblaient pas. Je veux chanter ce que je ressens. Red Sebastian, c’est des grosses voix, une touche edgy, que ce soit dans le look, la mise en scène. Tout doit être cohérent. C’est hyper important que la chanson reflète mon univers.
Ta voix est incroyable. Tu as une routine spéciale pour l’entretenir ?
Oui ! D’abord : dormir. J’essaie de dormir 7-8 heures par nuit, c’est dur en ce moment. Et puis, un mode de vie sain : sport, alimentation, pas d’alcool, pas de cigarette.
Et bien sûr, l’échauffement vocal. J’ai une coach, on fait toujours 15 à 20 minutes de vocalises. Si j’ai plus de temps, je prends une heure pour vraiment échauffer la voix doucement. Strobe Lights va très bas et très haut, donc il faut être prêt pour ne pas se blesser.
Tu seras sur scène le soir de ton anniversaire ( NDLR lors de la 1ère demi-finale le 13 mai) ! Comment tu te sens à cette idée ?
C’est fou. Je vais avoir 26 ans ce jour-là. Avant même de gagner l’Eurosong, je disais à mon manager : « Si je gagne pas, ce sera le pire anniversaire ! » Donc maintenant, je suis tellement heureux. C’est le plus beau cadeau. J’ai vu la répartition des demi-finales, et je suis très content de ma position. J’ai des artistes avant moi, je peux regarder, me concentrer, me préparer. Et j’espère bien sûr aller en finale… et pourquoi pas, être le dernier à passer ?
Je suis tellement impatient de vivre cette aventure, de monter sur scène, et de découvrir toutes les autres performances — parce que franchement, cette année s’annonce incroyable.
Tu as étudié à l’Académie Royale des Beaux-Arts, et l’un de tes profs était Gustaph, qui a représenté la Belgique en 2023. Est-ce qu’il t’a donné des conseils ?
Oui, bien sûr ! Il est dans mon téléphone, je peux l’appeler quand je veux. On s’est vus pour déjeuner, il m’a donné plein de conseils. C’est rassurant d’avoir un mentor comme lui, quelqu’un qui est passé par là et que je connais bien.
Est-ce que tu peux nous donner un indice sur ta mise en scène à Bâle ?
Elle sera… rouge ! Beaucoup de stroboscopes aussi. Je veux vraiment recréer une ambiance rave, transformer l’arène en club géant, que tout le monde danse ensemble, aussi bien dans l’arena que devant son écran. Je n’en dis pas plus, mais ça va être très cool. J’ai hâte que vous découvriez ça.
Encore 45 jours ! Est-ce que tu veux faire passer un message particulier avec Strobe Lights ?
À la base, Strobe Lights parle de sortir, de faire la fête, mais au-delà de ça, j’avais envie de transmettre un message : celui de profiter de la vie à fond, de se donner les moyens de la rendre belle, parce qu’on n’en a qu’une. Et si certaines personnes traversent des moments difficiles, j’espère que la chanson pourra leur offrir trois minutes de légèreté, un moment pour souffler, oublier leurs soucis et simplement ressentir un peu de joie.
Même si c’est un vrai banger taillé pour le dancefloor, j’espère qu’il pourra aussi jouer ce rôle-là — apporter un peu de lumière et de réconfort à ceux qui en ont besoin.
Merci beaucoup pour ton temps. On sait que tu es super occupé, alors on va te laisser. On sera là à Amsterdam, puis à Bâle pour te soutenir ! Bonne chance pour tout, et on suivra ton parcours jusqu’au bout.
Merci ! À très bientôt !
Fiche Artiste Red Sebastian
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