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[Interview] The Ludvig, en route pour conquérir Supernova 2025 ?

On a eu la chance de rencontrer The Ludvig, un talent prometteur de la scène lettone, qui se prépare pour la demi-finale de Supernova 2025 samedi. Dans cette interview, il nous parle de son parcours, de sa chanson « Līgo », de son retour aux racines culturelles lettones, et de son expérience avec l’Eurovision. Un échange sincère et passionné, où il dévoile ses inspirations et ses ambitions pour l’avenir.

Comment te sens-tu avant la demi-finale (de Supernova 2025) de samedi ?

Franchement, je me sens bien. Merci pour le soutien, ça fait vraiment plaisir. Mais honnêtement, c’est super intense. Il reste encore tellement de choses à faire, et le spectacle arrive tellement vite. J’ai vu des super retours sur ma chanson, et savoir que les gens l’apprécient, ça met une grosse pression.

Je suis quelqu’un d’assez anxieux, alors même les petites choses peuvent me stresser. Là, c’est énorme, mais je vais faire de mon mieux. Tout ira bien. Mais c’est vrai que l’attente me tue un peu.

The Ludvig - Ligo
The Ludvig – Ligo – Credit LTV Supernova

Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Oui, bien sûr. Je m’appelle Jēkabs Ludvigs Kalmanis, mais les gens m’appellent The Ludvig. Je viens d’une toute petite ville – même pas une ville, un village – appelée Palsi. J’ai commencé la musique en jouant du trombone, je ne savais même pas que je pouvais chanter.

En fait, au départ, j’étais un peu le gamin qu’on taquinait à l’école. Je ne savais pas ce qui me rendait spécial, ni vraiment qui j’étais. Puis, j’ai participé à une petite compétition de chant dans mon village, et j’ai gagné. Ce jour-là, j’ai ressenti une force que je n’avais jamais connue. Ça m’a donné confiance et m’a poussé à creuser cette voie.

Pour faire court, c’est ma deuxième fois à Supernova. La première, c’était en 2017. J’avais 16 ans, et à l’époque, les règles disaient qu’il fallait avoir 18 ans pour participer. Mais après mon audition, ils ont changé les règles à cause de moi, ce qui a beaucoup fait parler dans les médias. J’ai terminé deuxième cette année-là, ce qui était parfait, car je n’aurais pas pu gérer une victoire tout en étant encore au lycée.

Parle-nous de ta chanson « Līgo ». Quelle est son histoire ?

« Līgo » est née dans un atelier d’écriture dédié à l’Eurovision. À la base, j’y étais en tant que producteur, pas chanteur. J’ai produit trois démos en trois jours, dont deux participent à Supernova cette année pour d’autres artistes (NDLR; « Chemical » de Rūta Dūduma et XXXX) . Mais « Ligo » n’était pas mon idée initiale. Le producteur principal, Jānis, m’a envoyé une démo de la chanson à la dernière minute, littéralement cinq heures avant la date limite.

Quand j’ai entendu le morceau pour la première fois, j’ai su direct que c’était un banger. J’ai écrit les paroles anglaises et participé à la finalisation. C’était complètement spontané et impulsif, mais ça a marché. La chanson n’avait initialement que le beat et bien sûr le refrain principal. D’ailleurs la voix que vous entendez sur le morceau, c’est celle de Rūta Dūduma.

Pour moi, cette chanson, c’est avant tout une célébration du fun et de l’expérimentation. Quand on l’a créée, c’était presque un jeu : ‘Et si on mélangeait ça avec ça, juste pour voir ?’ Sans pression, sans attentes, juste cette envie de s’amuser avec les sons et de briser les codes. On oublie parfois que toutes les chansons n’ont pas besoin d’avoir un message profond pour être importantes. Parfois, ce qui compte, c’est l’énergie, la spontanéité, cette sensation que ça vient d’un moment vrai. Avec cette chanson, c’est exactement ce qu’on a fait, et c’est comme ça qu’elle a pris vie.

C’est ça, la musique : une alchimie, pas parce que ça suit une recette, mais parce que ça te fait vibrer. Faire de la musique pour le plaisir, c’est peut-être ça le secret.

La chanson parle des nuits de la fête du solstice d’été, une tradition très importante en Lettonie. Dans les paroles, on dirait que je parle d’amour, mais il y a aussi des clins d’œil à une vieille coutume où les jeunes cherchent une « fleur magique » – qui est en fait un symbole pour… trouver l’amour, disons.

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Est-ce important pour toi de montrer tes racines culturelles dans ta musique ?

Oui, absolument. Et encore plus aujourd’hui. Beaucoup de jeunes artistes lettons écrivent en anglais, avec ce rêve d’ailleurs, persuadés que l’herbe est plus verte ailleurs. Mais ces deux dernières années, j’ai redécouvert et appris à apprécier ma culture, et aujourd’hui, je suis vraiment fier de mon pays. Ce mouvement de retour aux sources, encore actuel, reflète une envie d’authenticité et une fierté retrouvée dans l’identité locale.

Je me suis lancé dans un projet musical entièrement en letton, et ça m’a reconnecté à mes racines. Aujourd’hui, je suis très patriote, et je vois mon pays avec de nouveaux yeux. Il y a tellement de richesse ici, et ça me rend fier de partager cela avec le monde. Finalement, j’ai compris que l’endroit où on se sent le mieux, c’est toujours chez soi.

Pourquoi revenir à Supernova cette année ?

J’y ai toujours pensé, mais je voulais que ma deuxième participation soit à la hauteur de la première. Je ne voulais pas revenir avec une chanson banale. Après ma première expérience, des choses difficiles sont arrivées, et j’ai dû me recentrer sur moi-même. Mais cette année, ça avait du sens de revenir, de réveiller cette partie de moi.

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As-tu des secrets à nous révéler sur ta performance de samedi ?

Haha, je n’ai que des secrets ! ^^Mais je peux dire une chose : tout ira bien. Je vais essayer de ne pas vomir sur scène, c’est ma plus grande peur ! Si j’oublie la chorégraphie, je peux m’en sortir, mais vomir ? Là, c’est fini, tu ne peux pas te rattraper.

Est-ce que tu as le temps de suivre d’autres sélections nationales ?

Pas vraiment. J’ai regardé ce qu’a fait la Lituanie car la sélection se déroule en ce moment. Je connais Gøya, c’est l’amie d’amis, elle part en finale, c’est vraiment bien pour elle. Et puis bien sûr Tommy Cash.

Ton premier souvenir marquant de l’Eurovision ?

Mon premier vrai souvenir de l’Eurovision, c’est probablement « Fairy Tale » de Alexander Rybak. C’était la première chanson que j’ai vraiment ressentie comme étant ma préférée. C’était un moment marquant pour moi, une sorte de révélation. Ce morceau était tellement mémorable, et je me souviens encore de la scène avec lui jouant du violon. Cela m’a vraiment marqué, au point que l’année suivante, il y a eu sept artistes avec un violon à l’Eurovision ! C’était comme une sorte d’inspiration.

Le deuxième souvenir marquant pour moi, c’est quand j’ai participé à Supernova. J’ai fini deuxième, et après ça, on m’a invité à aller voir l’Eurovision en personne. À ce moment-là, mes proches vivaient à Kiev, et je suis allé à la finale. C’était une expérience incroyable, même si à l’époque, je n’étais qu’un spectateur, assis dans le public. Mais c’était déjà un premier pas dans l’aventure Eurovision.

Un dernier message pour tes fans ?

Merci pour tout l’amour et l’énergie que vous m’envoyez. J’étais un peu stressé à l’idée de revenir, je me demandais ce que les gens allaient penser. Mais vos retours sont incroyables, et je vous en suis tellement reconnaissant. Je vais tout faire pour ne pas vous décevoir. Merci, merci, merci !

Propos recueillis par Alexa et Loic.


The Ludvig – Artist detailsInstagram

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