Décryptage

C’est quoi les « Big 5 » à l’Eurovision ?

L’Évolution du concept du Big 5 à l’Eurovision : une histoire de prestige et de controverse

L’Eurovision est bien plus qu’une simple compétition. C’est une vitrine de la culture, de la créativité et de la coopération internationale dans le domaine de la radiodiffusion. Au cœur de cet événement se trouve un groupe de pays connu sous le nom de Big 5. Mais pourquoi ces pays bénéficient-ils d’un accès direct à la finale, indépendamment de leur performance précédente ? La réponse réside dans leur rôle de soutien financier crucial au concours, ainsi que dans l’organisation et la coordination assurées par l’Union européenne de radio-télévision (UER), également connue sous son acronyme anglais EBU (European Broadcasting Union).

Big 5

Les 5 fantastiques (ou pas)

Le concept du Big 5 est né en l’an 2000. À cette époque, il était devenu évident que certains pays contribuaient de manière significative au financement de l’Eurovision. Ces pays, initialement la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni, ont été désignés comme les « grands contributeurs ». Leur soutien financier était vital pour garantir la continuité et la qualité du concours.

L’idée du Big 4 a été bien accueillie, mais au fil des années, une mise à jour s’est avérée nécessaire pour refléter l’évolution de l’Eurovision. En 2011, l’Italie a rejoint la bande, transformant ainsi le Big 4 en Big 5. Cette expansion a été saluée par les fans et les participants, renforçant davantage le prestige associé à ces nations.

Avantages et controverse sur le statut de Big 5

Pour les pays membres du Big 5, l’avantage principal est évident : ils peuvent sauter la phase des demi-finales et se qualifier directement pour la finale. Cela leur offre une visibilité maximale et une opportunité de rivaliser pour la victoire sans avoir à passer par les étapes préliminaires. Cependant, cette qualification automatique a également été source de controverse.

Certains critiques ont accusé les membres du Big 5 de profiter d’un avantage injuste, arguant que leur qualification automatique pourrait les rendre moins motivés à présenter des performances de haute qualité. De plus, certains membres du Big 5 ont connu des résultats décevants ces dernières années, remettant en question leur place privilégiée dans la compétition.

L’évolution du concept au fil des années

Malgré les critiques, le concept du Big 5 continue d’évoluer. En 2016, l’UER a introduit une nouvelle règle permettant aux pays du Big 5 de choisir leur position de passage dans la finale, offrant ainsi une certaine flexibilité et un contrôle supplémentaire sur leur performance. De plus, l’UER a annoncé il y a quelques jours que les pays du Big 5 se produiraient désormais en live lors des demi-finales, ajoutant une nouvelle dimension à leur participation. Auparavant les sélectionnés n’avaient droit qu’à un passage en finale, ce qui ne laissait pas vraiment le temps au titre de s’installer. Tout au plus ils avaient droit à un extrait de 20 secondes pendant les demi finales.

L’introduction des demi-finales en 2004 a également entraîné des ajustements dans les règles de participation. À partir de 2004, le nombre maximal de participants autorisés en finale était limité à 24 (2004-2007) et à 25 (2008-2010). Depuis 2012, ce plafond maximal est passé à 26, incluant les membres du Big Five (avec le fameux extrait de 20 secondes), le pays hôte et les 10 qualifiés de chaque demi-finale.

Des exceptions à cette règle ont été observées en 2011, 2015 et 2022. En 2011 et 2022, respectivement, l’Allemagne et l’Italie (en tant que pays hôte) étaient tous deux des membres du Big Five, limitant ainsi le nombre d’entrées à 25 en finale. Cette règle s’applique à tout pays du Big Five qui remporte le concours à l’avenir.

Lorsque l’Australie a fait ses débuts en 2015, elle a également bénéficié d’un accès automatique à la finale en tant que pays invité, portant ainsi le nombre total de participants à 27.

Les membres du « club des cinq »

Malgré les controverses, le Big 5 reste un symbole de prestige à l’Eurovision. Ces pays représentent la diversité culturelle et musicale de l’Europe, et leur participation directe à la finale est un honneur dont ils sont fiers. En tant que membres du Big 5, ils ont la responsabilité de représenter leur pays avec dignité et excellence, et de contribuer à la grandeur et à la tradition de l’Eurovision.

Les membres actuels du Big Five sont :

  • France
  • Allemagne
  • Italie depuis 2011
  • Espagne
  • Royaume-Uni

Les nouvelles règles de 2024

L’introduction de nouvelles règles permettant aux artistes des Big 5 de se produire en direct lors des demi-finales de l’Eurovision, une nouvelle ère d’équité et d’expérimentation s’ouvre pour ces pays. Alors qu’auparavant, leur qualification automatique pour la finale pouvait être perçue comme un avantage indéniable mais parfois controversé, désormais, ils auront l’opportunité de partager leur musique avec un public plus large dès les phases préliminaires.

On avait pu voir La Zarra l’an passé éprouver quelques difficultés à l’approche des répétition. Chez Eurovision and Friends, on pense que cette évolution offre aux artistes des Big 5 la possibilité d’expérimenter l’ambiance électrisante des demi-finales, de se confronter aux réactions du public, d’asseoir leur titre auprès d’une large audience et de bénéficier d’une visibilité accrue auprès des fans de l’Eurovision à travers le monde. Cela permet également de réduire les inégalités perçues entre les candidats et de renforcer l’équité dans le concours.

Bien que leur place en finale reste garantie, cette nouvelle approche leur offre une chance unique de se connecter avec le public eurovisionien d’une manière plus directe et immersive. Cela témoigne d’une volonté de l’Eurovision de continuer à évoluer et à s’adapter pour offrir une expérience enrichissante tant pour les artistes que pour les spectateurs.

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