[interview] « Show Me What Love Is » : Erik Segerstedt se confie avant la finale du Melodifestivalen 2025
Samedi soir, Erik Segerstedt montera sur la scène du Melodifestivalen 2025 avec sa chanson Show Me What Love Is. En pleine semaine de préparation avant la finale qui détermienra le représentant de la Suède à l’Eurovision 2025, il nous a accordé une interview dans laquelle il revient sur son parcours, ses inspirations et sa préparation pour la finale de samedi, en toute simplicité.
Salut Erik, tu es en finale du Melodifestivalen 2025 avec « Show Me What Love Is ». Comment te sens-tu avant la soirée de samedi ?
Franchement, je suis super enthousiaste ! Même si c’est la folie avec plein d’interviews et de préparations, j’essaie de profiter à fond. C’est un vrai moment de joie et d’énergie qui se dégage de toute cette aventure.
Pour ceux qui ne te connaissent pas bien, comment te décrirais-tu en tant qu’artiste et quel est ton parcours ?
Ma carrière a débuté avec Swedish Idol en 2006. Mais, en réalité, je fais de la musique depuis tout petit : jouer du piano et chanter. Je me décrirais comme un artiste « organique » parce que j’adore intégrer le piano dans mes chansons – c’est l’instrument central de la plupart de mes morceaux. Je joue aussi de la guitare et d’autres instruments.
Et puis, j’ai besoin de partager. Je ne suis jamais vraiment à l’aise seul sur scène ; J’aime l’idée d’être membre d’un groupe. Pour moi, le bonheur partagé est toujours le meilleur. Et même si je me présente en solo aujourd’hui, mon esprit reste résolument tourné vers la collaboration.
Show Me What Love Is est perçu par certains comme une ballade, mais tu dis que c’est plutôt un mid-tempo. Quelle est l’inspiration derrière ce titre ?
L’inspiration m’est venue en binge-watchant l’émission Married at First Sight. J’ai été impressionné par le courage des participants qui se lancent dans l’aventure de l’amour à l’aveugle, prêts à tout pour vivre une histoire authentique. Leur audace a vraiment influencé les paroles de ce morceau.
Mais l’inspiration vient aussi de ma propre vie : je suis moi-même en quête d’amour, et qui ne l’est pas ? Ce titre reflète à la fois cette admiration pour ceux qui osent se jeter à l’eau et ma propre recherche pour comprendre et ressentir cet amour authentique.
Les réactions à Show Me What Love Is ont été magnifiques. J’ai reçu plein de DM sur Instagram et sur d’autres plateformes. Les gens adorent la chanson, et ça me touche énormément. Je suis vraiment reconnaissant qu’ils l’aient accueillie avec autant de cœur. C’est une sensation incroyable.
On sait aussi que tu es un grand fan de Coldplay. Leur influence se ressent-elle dans ta musique et ta mise en scène ?
Coldplay est l’un de mes groupes favoris depuis toujours. Leur style se ressent dans ma musique, que ce soit dans le choix des instruments, l’ambiance sur scène ou même dans mes tenues. J’en suis vraiment inspiré, même si parfois c’est un peu inconscient : dans la façon dont je joue du piano sur scène, mes performances, et même l’esthétique de mes costumes.
J’ai eu la chance de les voir en live ici en Suède – honnêtement, dès qu’ils viennent, je ne rate jamais leur concert ! J’ai suivi leur parcours depuis mes débuts. Et pour couronner le tout, on est même sur le même label. Pouvoir les rencontrer et, pourquoi pas, envisager une collaboration, serait un rêve devenu réalité !
Tu es de retour au Melodifestivalen en tant qu’artiste solo, mais tu restes fidèle à l’esprit de groupe. Qu’est-ce qui te plaît dans cette dynamique ?
C’est un peu un boost de me retrouver en tant que frontman, mais je ne me sens jamais isolé sur scène puisque j’ai toute ma bande avec moi. Même si je porte le titre en solo, l’énergie vient de cette collaboration collective. C’est ça qui en fait la force.
J’avais déjà envisagé de revenir au Melodifestivalen ces dernières années, mais je voulais avoir la bonne chanson. Pour moi, tout repose sur ça : avoir un titre qui me semble vraiment taillé pour l’événement, avec le potentiel d’aller en finale. Et cette fois, j’ai senti que c’était le bon moment, que j’avais enfin ce morceau qui me donnait envie de tenter l’aventure à nouveau.
Un de tes chroristes, Robin Bengtsson (NDLR; Eurovision 2017), t’accompagne lors de ta performance. Quelle énergie apporte-t-il à ta performance ?
Robin et moi, on avait passé un accord quand je faisais les chœurs pour lui en 2017 : si un jour je me qualifiais pour le Melodifestivalen, il serait mon choriste. C’est génial de voir que cette promesse se concrétise aujourd’hui. Robin est un chanteur exceptionnel. Honnêtement, il est « overqualified » pour faire des chœurs. Mais il prend autant de plaisir à être derrière moi que moi à chanter derrière lui. C’est difficile à décrire… C’est vraiment génial qu’il soit aussi humble pour faire ça.
Le format du Melodifestivalen a beaucoup évolué depuis ta dernière participation. Comment perçois-tu ces changements, notamment avec la sortie des chansons juste la veille du show cette année ?
Au début, je n’étais pas vraiment sûr de ce que j’en pensais. Je pensais que ce n’était pas idéal, parce que la chanson va toujours mieux sonner dans sa version enregistrée que lors du live. Mais en y réfléchissant, je pense que c’est une bonne chose. De toute façon, il y a toujours un risque que la chanson soit entendue quelque part avant, et cela pourrait entraîner une disqualification. Donc, c’est rassurant de pouvoir la sortir juste avant, sans se soucier de ça.
Pour la finale, as-tu prévu des ajustements dans ta prestation ou des changements dans le show, et comment t’y prépares-tu ?
Si nous faisons des changements, ce seront plutôt des ajustements subtils. Tout a bien fonctionné lors de la phase de qualification, donc on va probablement garder la même performance. On a parlé d’ajouter des effets pyrotechniques, des flammes. On a encore quelques jours avant le show pour tester, donc on verra. Mais il n’y aura pas de changements majeurs.
Mais … je vais chanter beaucoup mieux cette fois-ci. J’ai vraiment travaillé sur ma voix, je fais des exercices vocaux et je me suis aussi entraîné à courir et chanter en même temps pour améliorer mon souffle. Ça m’a permis de préparer ma voix et de la rendre plus solide pour cette prestation. Lors de la qualification, j’étais malade une semaine avant, donc je n’avais pas eu le temps de préparer ma voix comme il le fallait. Mais ces dernières semaines, je me suis concentré sur ça pour être prêt pour samedi. Ce sera un très beau spectacle.
Tu as participé au Mellodifestivalen en 2013 avec Tone Damli. As-tu eu l’occasion de regarder sa performance au Melodi Grand Prix il y a quelques semaines ? Et en dehors du Melodifestivalen, suis-tu d’autres sélections nationales, comme celle de San Marino ?
Non, je n’ai pas eu le temps de regarder sa performance, mais j’ai entendu qu’elle y participait. Je vais sûrement aller la voir sur YouTube. J’adore Tone, c’est une chanteuse super talentueuse. Quant aux autres concours, j’ai quelques amis qui participent San Marino, David Lindgren, Boris Renier et Greg Curtis, qui ont un groupe appelé CRL. Mais sinon, je n’ai pas vraiment eu le temps de suivre d’autres compétitions.
Quels sont tes souvenirs Eurovision les plus marquants ?
2017, quand nous étions en Ukraine. C’était vraiment spécial, d’autant plus avec ce qui se passe là-bas en ce moment. C’était un moment très beau, et on s’est vraiment amusés. C’est un souvenir vraiment agréable, mais aussi étrange, comme je l’ai dit, vu la situation actuelle en Ukraine. Et puis, en 2019, j’ai aussi participé à l’Eurovision, cette fois avec l’équipe russe, à Tel Aviv, en Israël. C’était aussi une expérience étrange. J’ai vraiment adoré Tel Aviv, j’ai aimé Israël. C’est une sensation étrange d’avoir été à Kiev, de m’être retrouvé avec les Russes, et d’avoir été aussi à Tel Aviv. Beaucoup de choses étranges se passent, tout comme ces endroits en ce moment.
Le monde est fou en ce moment. Et c’est justement ce qui rend l’Eurovision si important. Rassembler les gens, parler un langage universel, qui est la musique. « United by music », et on espère juste que plus de personnes puissent vivre quelque chose comme ça. C’est une belle chose, et c’est vraiment précieux que ça existe.
La finale approche à grands pas, comment te prépares-tu ? As-tu des rituels avant le show pour rester concentré et détendu ?
Non, pas vraiment… Je ne crois pas aux superstitions. Ma préparation, c’est avant tout bien dormir, travailler ma voix et essayer de profiter du moment. À plus de 40 ans, mon corps ne réagit plus comme avant, et ma voix demande plus d’entraînement. Cette chanson est exigeante vocalement, j’aurais d’ailleurs aimé l’écrire un demi-ton plus bas !
Donc, ma préparation, c’est surtout bien dormir, faire un peu d’exercice et profiter pleinement de cette bulle, car dans une semaine, tout sera terminé. Maintenant, je réalise à quel point être en finale est une belle opportunité. Si l’envie est là, c’est toujours une bonne chose de retenter l’expérience. Je pense d’ailleurs que ce ne sera probablement pas la dernière fois que vous me verrez au Melodifestivalen. C’est une belle famille d’artistes, et c’est un plaisir d’en faire partie.
Un dernier mot pour tes fans et ceux qui te soutiennent ?
« Vive la France ! » (rires) J’espère que tous ceux qui regarderont la finale du Melodifestivalen samedi passeront un bon moment et apprécieront ma chanson. Ce qui compte le plus pour moi, c’est qu’ils ressentent quelque chose en l’écoutant.
Encore merci pour ton temps, surtout en cette semaine chargée. On a hâte de te voir sur scène samedi soir !
Fiche Artiste Erik Segerstedt
